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 Au terme dune longue démarche danalyse,
 de concertation, de consultation, la Meuse de 2015 se dessine, prend des formes 
et des couleurs. Le projet que les Meusiens ont voulu pendant lannée
 1996 est là sous nos yeux. Les Chambres consulaires, le Conseil Général
 et les partenaires socioprofessionnels et associatifs, présentent dans ce
 qui suit, la quintessence de ce dossier. « A quoi ressemblera la Meuse en 2015
 ? » se demandaient les signataires de lopération à
 ses débuts... En un mot, « aura-t-elle su valoriser ses atouts et permettre
 à chacun de profiter de la qualité de vie à laquelle il aspire
 ? » « Meuse 2015 » est un plan
 de développement qui sest fondé sur le rapprochement des bonnes
 volontés de tous les Meusiens, de lexpertise des socioprofessionnels,
 de la volonté des forces politiques. Les projets phares qui sont présentés
 ici sont le fruit du consensus : ils peuvent, ils doivent faire que la Meuse dici
 vingt ans, la Meuse de nos enfants, soit accueillante à tous les projets,
 une terre vivante.  Retenons ce qui fait loriginalité de
 ce projet une ambition, 7 commissions correspondant à 7 thèmes couvrant
 la totalité des problématiques meusiennes, une commission de coordination,
 mais surtout la possibilité découter toutes les idées,
 toutes les suggestions de tous les acteurs engagés à un titre ou un
 autre. Lécoute directe des citoyens na
 pas pour autant été négligée : un sondage confié
 à lIFOP a permis dune part de sensibiliser les habitants à
 la démarche et dautre part de connaître leurs avis.  La
 première étape a été le cadrage : définir
 le champ danalyse et de recommandation de chaque commission, ainsi que lhorizon
 prospectif et les modalités dintégration de tous les partenaires
 concernés.  La
 deuxième étape létat de la situation actuelle,
 les chiffres devant être pertinents, lisibles, mesurables et accessibles.  La
 troisième étape a été celle des scénarios
 optimiste, médian, pessimiste. De ces trois scénarios découlent
 des programmes dactions permettant despérer infléchir 
au mieux les évolutions. En décembre 1996, aboutissement
 provisoire de ce processus dun an des axes de développement sont proposés
 et les projets les plus structurants identifiés pour être rapidement
 mis en chantier. Cest le départ, au travers dune collaboration
 étroite de tous les acteurs, pour des réalisations de vaste dimension. 
 
 Le plan de développement « Meuse 2015
 » devait tracer, en préalable, létat des lieux, le portrait
 de la Meuse actuelle. Nous ne reviendrons pas sur la description détaillée
 de léconomie du département. Nous en retiendrons quelques affirmations
 fortes comme celle du titre qui justifie lurgence de la réflexion prospective
 : « briser la spirale du déclin ».  La situation (selon les analyses des géographes) La Meuse est située dans la « diagonale
 aride », celle du vide qui balafre toute lEurope, de lAllemagne
 du Nord à lEspagne. Elle peut néanmoins tirer parti de sa proximité
 de la « banane bleue », ou des aires « mégalopolitaines »
 (Europe du Nord-Ouest et Paris), là où se concentrent les activités
 fortes de lEurope. La Meuse peut être le lieu du desserrement des activités
 qui ne trouvent plus de place dans les mégalopoles de le patrimoine peut 
asseoir une démarche de développement local lespace rhénan
 ou de la région parisienne : du terrain, de lair, du calme, de la tranquillité
 physique et sociale.  Lagriculture Elle constitue un élément fondamental
 : le développement de la Meuse sera dautant plus efficace et pertinent
 quil aura su sarticuler avec les exigences rurales dun département
 qui ne doit pas rompre avec ses racines. Grâce à lagriculture,
 le monde rural vit et témoigne dune spécificité porteuse
 davenir.  Lindustrie, lartisanat, le commerce et les services Compte tenu des potentialités et au-delà
 des nécessaires restructurations, léconomie semble tout à
 fait capable de surmonter certains handicaps. Il sagit de « négocier
 », le plus idéalement possible, le tournant actuel pour briser le cercle
 vicieux auto-alimenté par deux composantes essentielles : le chômage
 et la dépopulation.  Le manque demplois est la cause première de dépopulation Si la Meuse enregistre des statistiques relativement
 plus favorables que dans le reste de la Lorraine et de la France, les chiffres sont,
 en fait, peu satisfaisants : cest parce que les jeunes quittent le département
 que les taux de chômage sont plus faibles. Lorsquon sait que ce sont
 les services qui sont les activités les mieux placées pour créer
 des emplois que ne génèrent plus lagriculture ou lindustrie,
 et connaissant notre retard dans ce secteur, on ne peut légitimement que 
sinquiéter. Avec le départ des jeunes, cest tout le dynamisme
 meusien qui est menacé. La Meuse veut réagir elle sera à nouveau
 attractive pour les entreprises lorsquelle présentera une structuration
 urbaine forte, avec des voies de communication adaptées aux échanges
 modernes. Le département doit être à même de produire 
et de garder des jeunes ayant un niveau de qualification élevé. Les
 efforts entrepris doivent être poursuivis.  La faible population gêne lessor des entreprises La Meuse a été marquée par 
lévolution générale de la population française,
 mais aussi par le choc des guerres. Labsence de centres urbains forts et le
 manque de dynamisme des secteurs industriels et des services ne nous ont pas mis
 en situation dabsorber le surplus de demandes demploi qui émanait
 de lancienne population rurale. Or, les entreprises ont besoin de population
 autour delles (main doeuvre, services, clientèle), du moins celles
 qui vivent en marché local. La solution meusienne passe, entre autres, par
 laccueil dentreprises qui visent un marché national et international,
 et qui trouveront en Meuse des conditions idéales de production pour vendre
 au niveau européen. Elle passe aussi par laide à la création
 de PME, grâce à un appui au financement, par lappel à 
une épargne de proximité.  Accentuer les efforts déjà engagés Depuis la charte économique signée
 en 1984 entre le Conseil Général et les Chambres consulaires, laménagement
 du territoire est une constante de la politique meusienne. Quatre grands chantiers
 ont été ouverts et sont tous en passe dêtre réussis
 : 
 Cest à partir des projets des pays 
de Meuse que sétablit la planification départementale dans un
 partenariat interactif avec le Conseil régional, lÉtat et lUnion
 européenne. Enfin, le tableau ne serait pas complet sans le rappel des efforts
 fait pour développer lenseignement supérieur depuis 1987 : DEUG
 (Diplôme dEtudes Universitaires Générales), IUFM (Institut
 Universitaire de Formation des Maîtres), IAE (Institut dAdministration
 des Entreprises) 
  Outre M. Félix DAMETTE, qui a placé
 la Meuse dans le système urbain au niveau français et européen,
 Mme Christiane ROLLAND-MAY a donné un point de vue non meusien daménageur
 et duniversitaire.  Quelques constations 
  Le 
        système meusien est vulnérable parce que pris dans une contradiction 
        entre larrivée de systèmes en émergence, innovants, 
        dans des stratégies territoriales audacieuses, avec des personnalités 
        fortes et une survivance du système ancien : rural, agroartisanal, 
        industriel dans de petites villes en équilibre jusque dans les 
        années 50. 
  La Meuse na pas dimage claire, valorisante, unifiée 
        à lintérieur de ses limites, mais aussi à lextérieur 
        : clichés négatifs, définition a priori insuffisamment 
        claire, affirmée et positive. 
  La 
        Meuse est un carrefour traversé par des infrastructures majeures 
        qui passent sans réellement irriguer et organiser le département. 
  La 
        Meuse sest découpée en petites entités bien 
        structurées par lintercommunalité, mais ce découpage 
        comporte un risque : une mosaïque dont chaque pavé est spécifique, 
        mais qui ne constitue pas réellement une entité bien cohérente 
        et bien soudée. Il faut que la Meuse mette en place une intégration 
        territoriale plus large : que les Meusiens se sentent partie prenante 
        dun « produit Meuse » élargi. 
  La 
        question urbaine est, pour la Meuse, la question fondamentale : redéfinir 
        le rôle des villes, leur donner un rôle structurant tout en 
        nouant les relations indispensables avec des villes proches hors de Meuse 
        et les métropoles régionales.  La Meuse se décompose en territoires de trois types 1) Les cantons polarisés et équilibrés. 
Autour de villes, de bourgs industriels, de communes de banlieue avec un dynamisme
 humain important : ils peuvent être des points dappui du développement
 meusien; 2) Les cantons fermés organisés,
 ruraux, repliés sur un bourg, autrefois prospère, mais aujourdhui
 en crise. La densité est faible et leur écroulement pourrait être
 la fin de lespace meusien; 3) Les cantons ouverts, avec défaillance
 des centres urbains. Ruraux, enclavés et peu structurés ou déstructurés,
 ils sont des zones de fuite et déparpillement. De leur destin, positif
 ou négatif, dépend la stabilité territoriale de la Meuse. Le diagnostic posé sur le « système
 Meuse » par le Centre de recherche pour linformation économique
 et sociale (CRIES) et Mme ROLLAND-MAY, nous décrit une Meuse devant impérativement
 organiser le territoire, et lui donner une cohérence globale. La ville, isolée
 ou en réseau, ne devra jamais être absente de la réflexion prospective
 de la Meuse de demain : elle sera lun des points dappuis majeurs des
 stratégies de construction. Autour de trois schémas dorganisation
 du territoire, Mme ROLLAND-MAY propose une logique douverture, et non une 
stratégie de repli et de confinement : 
  « 
        déconfiner » le territoire intérieur en ouvrant les 
        espaces meusiens en danger de cloisonnement le schéma routier autour 
        de la gare TGV est un élément important. Mais il faudra 
        veiller à préparer cette ouverture pour éviter leffet 
        daspiration des forces vives du territoire; 
  ouvrir 
        lespace meusien sur son environnement, proche et lointain, tout 
        en trouvant largument ou la spécificité qui sera sa 
        force. La Meuse doit se placer dans une logique audacieuse
 de rupture, ce qui est résumé dans la formule : « 
esprit meusien, esprit pionnier ». Avec des stratégies novatrices
 en matière de communication, de télécommunication, de formation,
 de visio-formation, daccès à distance aux connaissances, à
 la culture et aux loisirs.  Difficile de présenter en raccourci 
les trois scénarios pour la Meuse de 2015. Ils ont été
 établis à partir des indicateurs statistiques rassemblés pour
 cette étude et dont les variations possibles ont donné des projections,
 pour voir ce quil se passerait dici vingt ans si... 
 Les responsables de « Meuse 2015 » pensent
 avec réalisme que le deuxième scénario est possible :
 il correspond à des politiques engagées ou à engager volontairement,
 qui ne porteront effet que plus tard; il table sur une continuation des tendances
 régressives actuelles à moyen terme, suivie dun redressement
 qui se prolongera jusquen 2015. La Meuse sait quelle ne maîtrise pas
 les environnements économiques mondiaux, nationaux, régionaux. Mais
 elle pense que leffort des acteurs locaux doit permettre de rompre le cercle
 vicieux et que leur efficacité deviendra tangible au moment où la 
spirale du déclin sera muée en spirale vertueuse. Un autre intérêt de ces scénarios
 est de détailler les « variables de commande » face à
 un problème, selon laction et les moyens mis en oeuvre, le résultat
 conduit vers lun ou lautre des scénarios. Les moyens dactions
 envisagés sont nombreux : ils représentent la partie la moins visible
 de la démarche « Meuse 2015 » et néanmoins la plus importante
 puisquelle analyse les points de blocage à lever et les points forts
 à accentuer. 
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